Au bord de l’eau, il est courant d’observer un drôle de petit oiseau, de couleur gris-ardoise…

Avec sa poitrine d’un blanc pur, il est facilement repérable,

d’autant plus qu’il est toujours en mouvement…

Posé sur un rocher, il se balance souvent de haut en bas, en écartant légèrement ses ailes…

Rasant la surface de l’eau, son vol est rapide et direct, il fait partie intégrante du torrent…

Il marche et court sur le sol des  berges du ruisseau, mais pas seulement…

Après avoir plongé la tête la première dans l’eau, il marche aussi sous l’eau,

et on dit même qu’il « vole » dans l’eau, les ailes légèrement entrouvertes,

avant de s’agripper sur le fond avec ses puissantes pattes…

Ainsi, à l’aide de son bec court et pointu,

il retourne les pierres à la recherche de larves et de petits mollusques…

Le Cincle plongeur… Cinclus cinclus… on l’appelle aussi le merle d’eau… Le Cincle plongeur est l’oiseau national de la Norvège…

 

Le Gave d’Ossau…

J’ai fait ces images en Vallée d’Ossau, au bord du gave où je m’étais installé quelques temps..

Du beau temps…de la pluie…une crue…puis le soleil est revenu…avec de belles gelées…

Le Cincle plongeur est un petit oiseau assez farouche…la discrétion est de rigueur…

alors un petit affut, même sommaire, s’impose si on veut se garantir de belles obs….

Je vais te montrer les images chronologiquement,

en fonction de mon approche, de mes rencontres , du temps…

 

S’il n’avait pas son plastron blanc sur la poitrine, il serait très difficile de le repérer dans le fouillis des berges…cette petite tache blanche qui bouge sans arrêt sur l’autre rive, trahit sa présence… Sur cette image, tu peux observer ses énormes pattes qui lui servent à s’agripper sur le lit des torrents…

Le Cincle vole au ras de l’eau, et en général, il te passe devant à grande vitesse, comme une flèche, en lâchant de petits cris… « tsit..tsit »… assez forts, parce que souvent, malgré le bruit de l’eau, tu les entends avant de voir l’oiseau…

 

Puis durant plusieurs jours, des pluies torrentielles se sont abattues sur la vallée, et les eaux sont montées inondant les prairies avoisinantes…Le Cincle ne pouvait plus chasser dans ces eaux  tumultueuses et « mâchées »…

 

C’est comme cela que j’ai retrouvé mon Cincle d’avant la crue…perché et bien fier sur son gros rocher…

 

Un trait de comportement lié à sa technique de pêche…il localise ses proies avec ses yeux, qui sont protégés sous l’eau par de minces replis de peau sur les paupières, appelées « membranes nictitantes », qui se ferment aussi chaque fois qu’il cligne des yeux… même si elles nous paraissent blanches, elles sont totalement transparentes… idem pour ses narines…en fait, quand il plonge, il ferme toutes ses écoutilles…

 

Et maintenant, tu vas assister à une partie de pêche…le moment est important…il vient de se poser à quelques mètres de moi..,à cet instant, je ne sais pas s’il me surveille…ou s’il calcule par où il va commencer…toujours est-il que j’ai le cœur qui bat fort…je retiens ma respiration…         400 iso   400 mm     f 5,6    1/2000s

 

Une fois sur la berge, il frappe très fort le ver de terre sur la surface de l’eau…Je ne sais pas si c’est pour l’estourbir un peu…ou pour le nettoyer tout simplement…

 

Toujours est-il, qu’il le frappe si fort qu’il se l’échappe…

 

L’affaire est en passe d’être réglée…le ver est avalé…la pêche étant terminée, le Cincle plongeur est reparti, sans un cri, sans un bruit….

 

Sur les berges du Gave d’Ossau…un petit affut tout simple, au milieu des souches d’arbre charriées par le gave déchainé, juste pour faire partie du paysage….deux kayakistes ont manœuvré devant moi sans m’apercevoir…cela suffit à mon bonheur…