Si tu penses que l’aventure est dangereuse, essaie la routine…elle est mortelle… Paulo Coelho…

 

 

 La nature avait repris ses droits, mais la nature humaine a aussi repris les siens…

Nous vivons dans une société qui est sans foi ni loi, et grâce à une amnésie collective,

elle va se refaire la cerise…

La solidarité fraternelle qui aurait pu être notre fierté, est détricotée à grand coups de pioche…

On est face à une machine infernale qui écrase tout sur son passage, et rien ne changera…

J’ai pu voir cet été que tous les hôtels et restaurants qui affichaient des prix exorbitants,

les parkings étaient bondés…

Il y a deux mondes…celui du luxe et celui des aides alimentaires…

Entre les deux, on patauge, on rame, on rame… en espérant ne pas couler…

Tous les matins, quelqu’un se réveille avec une idée extraordinaire qui révolutionnera notre vie,

mais le propre des choses qui se réveillent,

c’est qu’elles vont se rendormir à nouveau…et très vite…

 

Un hôtel de charme dans une petite cité de caractère…

La nature humaine est décevante…

Je rêve encore d’un monde où chacun avec ses différences, aurait été plus ouvert,

plus proche de la douceur et de l’émotion qu’il suscite, mais c’est peine perdue…

J’ai plutôt appris à me méfier des idéalistes tordus, et des gourous de la bienséance…

Si je décide de ce qui est bien pour moi, c’est une forme de liberté…

Mais si quelqu’un décide à ma place de ce qui est mieux pour moi,

c’est un emprisonnement…

Ceux qui regardent d’en haut sont des magouilleurs d’esprits…

au royaume du mensonge et de l’hypocrisie…

 

 

 La puissance même de la vie, c’est de se dire que jamais, l’habitude du confort

et l’emprise de l’argent,

ne sauraient remplacer les joies et les plaisirs simples…

Et si l’argent n’était qu’une folle illusion, et le confort un enfermement…

Je me suis posé la question…

Mais la force de cette vie, c’est aussi le rappel constant

de notre fragilité et de la précarité de nos existences…

 

 

 Quand ma mère est décédée, j’ai ressenti le vide que son départ a provoqué,

et le désarroi qu’il a suscité…

Mais aussi, avec grande peine, j’ai vu tous ces objets abandonnés depuis des années,

dans des placards vermoulus, des armoires moisies, des cartons et des caisses entassés, perdus dans des recoins oubliés…

Tous ces bibelots, ces chaises, ces tables, ces encyclopédies poussiéreuses,

qui donnaient l’impression d’un semblant de vie, et qui d’un coup,

se sont vidés de leurs souvenirs,

ils sont devenus tristes et froids, silencieux et sans âme…

Quel vide !!!…. Quel précipice !!!…

Et alors, il m’est apparu comme une grande évidence…

Ne vaut-il pas mieux prendre de la distance pour ne pas se laisser posséder par les objets,

et, les étagères vides, vivre l’esprit libre et léger, entouré de son unique bagage…l’essentiel…

Je viens de m’apercevoir que, inconsciemment, c’est ce qui a en partie motivé mon départ…

 

 

 Dans la nature, le silence ouvre la porte à l’harmonie, à l’équilibre…

Cette paix intérieure peut naitre n’importe où, dans la foret à l’affut de l’animal sauvage,

sur une plage face au soleil couchant, en écoutant le murmure du vent dans les arbres…

Partout où l’instant présent, par sa force et par sa beauté, prend le dessus sur l’environnement…

Et soudain,  » quelque chose  » se passe…

Je ne sais pas lui donner un nom, mais le sentiment furtif d’avoir mis le pied dans un monde où,

l’espace d’un instant, on a touché à la beauté et à la grâce,

apparait comme un cadeau divin, suprême et secret…

 

 

 Je viens d’un ruisseau tortueux et peu profond…

Je viens des roches sombres, des crètes gelées et des vents tourbillonnants…

Je viens de regarder, de comprendre, de respirer…

 

Je vis de pommes volées, de champignons trouvés, d’herbes séchées…

Je vis, je vis, je vis encore et encore…nu, libre et sauvage….

Je vis chaque jour qui se lève, dans la satisfaction du présent…

 

Je vois que la nuit, je vois le jour, je vois au travers…

Je vois que les clôtures sont aussi faites pour être détruites…

Je vois que comme hier, demain ne m’intéresse pas…

 

Une voix qui résonne, lointaine, dans les broussailles de mon esprit…

Une voix qui m’enseigne la patience du temps, l’immensité…

Une voix qui… comme une intuition… l’appel de la foret…

 

Je vais au bout du monde qui n’existe pas…

Je vais où le vent m’emportera et me déposera…

Je vais avec les grands oiseaux, dans le ciel d’azur…

 

 

 Aucune clôture ne marque les limites de mon existence,

de mon espace, de ma résonnance…

Petit à petit je découvre une sorte de solitude profonde,

troublante et presque absolue…

Mes journées respirent la tranquillité

loin de la turbulence

des pensées compliquées et pesantes,

loin des regards

connus et inconnus…

 

Vivre libre…et libre de vivre…