Formidable Aragon…

Partout où tu t’arrêtes, tu vas de découvertes en découvertes…

De villages fantômes en villages médiévaux incroyables,

l’Aragon grouille de vie, certes, mais si tu cherches la tranquillité,

ce ne sont pas les havres de paix qui manquent,

sans parler des endroits sauvages et apparemment inhospitaliers…

L’Aragon est une âpre terre de pierre et de canyons,

et de contrastes sublimes…

 

Il y a des sites extraordinaires en Aragon,

mais des fois il suffit d’un rien pour se poser et s’émerveiller,

profiter du moment, écouter la nature et savourer la quiétude du paysage…

Il n’y a personne … sauf peut-être un vieux loup acariâtre qui fait la sieste au soleil…

Alors pour moi, ces moments-là deviennent précieux,

ils sont l’essence même de l’homme, de l’observateur, du naturaliste…

Ma place est là, et pas ailleurs…

***

 

Estall…le village fantôme….

En noir et blanc, comme un brin de nostalgie et de tristesse.

Oui, parce que comme pour Finestras, le lac l’a condamné…

Les villageois sont partis, les uns après les autres,

seuls sont restés une poignée de vieux sans espoir, bien trop âgés pour partir,

et Santiago les a tous enterrés, un par un, jusqu’au dernier…

Puis il a vécu tout seul au milieu de ces ruines, pendant des années,

il y a bien des personnes et quelques voyageurs qui passaient le voir,

pour lui porter un peu de pain frais, et écouter ses histoires,

mais un jour il s’est fissuré, comme sa maison…

Santiago a été le dernier homme dans toute l’Espagne à rester seul dans son village,

et à ce titre, il a été mis à l’honneur dans son pays…

Face à sa fenêtre, il était à sa place, et pas ailleurs….

***

 

Le village de Montagnana…

C’est tellement calme… on pourrait presque dire qu’il est désert..

C’est un conglomérat de rues pavées digne d’un décor de cinéma médiéval.

Il y a tous les ingrédients d’un bon film de capes et d’épées…

L’église romane, les vestiges du château, la tour prison et le pont à double arche…

Tu traverses le pont et tu te retrouves au Moyen-Age…

L’église Santa Maria de Baldos qui a remplacé une ancienne abbaye fortifiée en ruine,

et la Tour de la prison, son nom vient de l’étage souterrain sans fenêtre

qui était utilisé comme sombre cachot…

Elle était réputée imprenable parce que l’accès se présentait en « virage », ce qui empêchait

les attaques frontales et exposait les assaillants aux projectiles lancés depuis la tour…

Les incroyables toits de lauzes, et sans doute d’anciens potagers,

et ces fameuses ruelles pavées, un tourment…que dis-je….un supplice pour les prothèses…

***

Ce soir, je sais où je me pose…au pied de la tour pour dormir…

Et demain, retour , en passant sous la neige, par le tunnel de Bielsa…

***

 

Pour finir quelques images, de par-ci et de par-là…

J’ai aussi croisé deux Renards, de trop près pour être photographié correctement,

j’ai fait envoler bruyamment plusieurs groupes de Perdrix,

j’ai vu le Vautour fauve et le jeune Gypaète perché sur un poteau,

et admiré d’innombrables volées de Pinsons et autres Chardonnerets flamboyants,

sans oublier mon amie la Lune…

J’ai senti les ponts trembler sous mon fidèle Bohémian, au dessus des vides époustouflants,

et j’ai grimpé des marches innombrables fixées sur des parois abruptes…

Puis comme le bleu turquoise a fait partie du paysage,

je ne peux que te montrer ces quelques images du Martin pêcheur, faites en France,

mais que j’ai pu observer fréquemment ici, au bord de l’eau…

 

 

Et surtout, n’oublies pas que si tu n’as besoin de rien…tu as tout…

*****