Encore et encore…un petit bout de ce Périgord fantastique…

Les découvertes sont souvent bizarres et inattendues dans cette très belle région,

tu arpentes et tu te perds dans ses chemins innombrables

à la recherche d’un château suffisamment gros pour que tu ne le trouves pas,

et tu tombes nez à nez sur un squelette dans sa tombe de pierre et de poussière…

Derrière chaque caillou, au bout de chaque chemin

s’écrit une histoire, se raconte une légende…

Les deux histoires que je vais te raconter sont toutes deux authentiques.

Deux vies, deux destins qui témoignent de ce qu’était la vie autrefois,

Une vie simple, mais ô combien rude…

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C’est sans doute depuis le haut des remparts de Domme que le paysage

de la plaine alluviale de la Dordogne est le plus beau.

Les truffières et les noyeraies sur fond de champs de colza méritent bien le coup d’œil….

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Une des merveilles du Périgord… « le Puits de Bontemps »…

C’est un puits artésien d’où l’eau jaillit spontanément lors des grandes pluies.

Un peu comme une résurgence, lorsque l’eau réapparait à la surface après un trajet sous terre.

En hiver, lors des fortes pluies, quand il y a trop d’eau dans les méandres souterrains,

l’eau jaillit en une gerbe circulaire incroyable et inonde le sol et les sources environnantes.

C’est un phénomène impressionnant, mais tout aussi mystérieux.

Malgré toutes les recherches qui ont été faites,

on ne sait toujours pas d’où cette eau peut bien provenir…

En temps normal, le puits ressemble à un puits, envahi par des algues…

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Tu vas continuer à te tremper les godillots…

La résurgence Saint Georges, à Montvalent… Bon..heu..là, on est presque dans le Lot,

mais on va ne rien dire à personne… de toutes façons, du village, tu peux voir la Dordogne !!…

Deux spéléos sont partis d’ici, et après 3 jours

et 20 km sous terre dont 3 en plongée, jusqu’à -80 m,

ils sont ressortis dans le gouffre de Padirac,

qui se trouve grosso-modo et à vol d’oiseau à 13 km…

Un exploit qui a demandé 6 mois de préparation, et la mobilisation de 25 personnes.

Il s’en passe des choses sous notre bonne vieille terre !!…

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Cette grande pierre à coté de la cabane en pierre sèche est normalement un dolmen.

« La Piera Levada », qu’il faut prononcer La Piero Lebado…La Pierre Levée…

Elle se trouve non loin de la fameuse Route des Canons, dont j’ai déjà parlé.

Le dolmen est en partie effondré, même si la grande table reste incliné vers l’orient,

un preuve qui laisse à penser que la région était occupée depuis fort longtemps.

Elle a été consolidée et calée avec des traverses de chemin de fer pour les besoins des fouilles.

Quelques ossements et poteries y ont été découverts…

Et c’est ici que commence ma première petite histoire…

Cette construction de pierres sèches, que l’on appelle à tort « Borie »,

servait il y a fort longtemps d’abri pour les bergers.

Celle-ci a une  histoire tout à fait particulière, elle a été habitée au début du XXème siècle

par un mendiant dépouillé et sans famille, surnommé « Jean l’Adroit »…

Son surnom en dit long…il devait être vaillant et adroit de ses mains,

et contre un quignon de pain et quelques vieilles patates germées,

il devait s’acquitter de basses besognes de toutes sortes.

Et à la nuit tombée, il retrouvait son abri de pierre au milieu de la foret.

Je l’ai imaginé, recroquevillé dans sa cabane de 1,20 de diamètre, dans le froid de l’hiver,

sur sa paillasse de foin et de feuilles mortes, sous sa vieille couverture trouée…

C’était son château, son petit « Hurlevent »…

A sa mort, les funérailles de Jean l’Adroit, l’indigent sans descendance et sans âge,

ont été prises en charge par la commune, qui en échange,

s’appropria la parcelle de terrain cadastrée sur laquelle il dormait,

d’une superficie de 4000 m2…

A Asson, dans mon village natal, j’ai connu un personnage comme lui,

un monstre aux yeux rouges sanguinolents qui ne parlait pas

et qui me faisait incroyablement peur,

une véritable bête de somme que l’on appelait familièrement « Craspail »…

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Hé oui…on est toujours en Dordogne… à « Issigeac » ….

Et si je te dis que c’est un superbe vieux village, tu peux me croire !!…

Ici, le niveau et le fil à plomb, considérés comme des êtres sataniques ont été interdits…

Rien n’est plat, tout est vieux et bancale, et tout doit grincer grave..

L’air du village…c’est l’air penché…

La maison champignon…

Les solives du premier étage dépassent des murs du rez-de-chaussée

pour permettre aux charrettes de circuler dans la rue.

Il n’y a pas grand monde dans les rues, cela laisse une drôle de sensation de « pas habité »…

Le pire dans ces vieux villages, c’est que tout se sait, et tout le monde t’a vu…

Et quand tu passes devant la maison des têtes, tu y regardes à deux fois,

au cas où ses sculptures naïves et grimaçantes te suivraient des yeux…

Rue de la Saucisse…

Et c’est là que commence ma deuxième petite histoire…

Au début du XXème siècle, Suzanne Tessier vit avec ses parents dans sa maison.

Le couple possède deux vaches, et quand l’une des deux meurt,

ils attellent leur fille de 12 ans à la charrue pour remplacer l’animal.

Ils font également avorter un possible mariage de leur fille, souhaitant la garder auprès eux.

A la mort de ses parents, Suzanne,

particulièrement voutée et vêtue de haillons, se retrouve seule et sans le sou.

Pour survivre, elle reçoit l’aide discrète de ses voisins.

Un jour, occupée à glaner, elle se blesse profondément avec sa serpe.

C’est ainsi qu’un matin, des voisins la découvrent sans vie dans son champ.

Elle devait son surnom de « La Saucisse », à sa posture courbée par son dur labeur,

dont se moquait les enfants du village…

 

Je connais un Visigoth…mais pas de Mérovingien…

C’est une dynastie qui vécue du Vème au VIIIème siècle.

Et si un certain « Clovis » te  rappelle quelqu’un, tu y est en plein dedans.

Ce jour là, je cherchais un château…un gros…

Et entre les petites routes, les pistes, les chemins, la chaleur, je m’y suis un peu énervé.

Et tout d’un coup, je tombe sur ce panneau, et ça m’a calmé,

j’en ai oublié le château…

Pour une fois que je trouve une tombe… il y avait quelqu’un dedans,

et on a pu se taper la discute…

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Un nez…un tarin…un pif…une truffe…

Une truffe est une surface humide sans poil…

Bien pratique pour trouver des truffes…

Groin groin !!…

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