Dans le Vaucluse, il est un géant de pierriers et de vent.

Tu ne montes pas là-haut pour bronzer, ni pour prendre du bon temps.

Parcouru de drailles et de chemins de pèlerinage, tu es secoué, rafraichi et meurtri,

au milieu des Lactaires sanguins et des Truffes du pays.

Le Mont Ventoux, c’est celui qui se voit de loin, qui sert de repère.

Pour les Gaulois, la montagne reste le domaine terrestre des dieux, entre le ciel et la terre.

Dans la montagne du vent, habite le « dieu Vintur »…

Et quelques Loups éperdus en quête d’aventures…

 

Sur le chemin du Ventoux, en passant par le Luberon,

un jour de crue soudaine a nettoyé les alentours,

et un drôle de dolmen est apparu…

Le dolmen de l’Ubac…

***

 

Le mont Ventoux, accroché par les nuages, comme souvent.

Ce n’est pas de la neige que tu vois en son sommet,

ce sont des pierriers…rien ne pousse là-haut…

Quand tu te poses là-haut pour passer la nuit par exemple,

pour faire un bon repas, pourquoi pas dehors, face à un beau paysage,

avec des huitres et un bon petit vin blanc, un ou deux citrons,

pour fêter tranquillement ce bon moment…

En règle générale, au Mont Ventoux, cela ne se passe pas toujours comme prévu…

Alors, résigné, tu t’accroches aux cailloux, et tu sors le manuel de survie.

 

Le lendemain matin , après une nuit intense de tempête,

je peux te dire qu’il te faut un peu de courage pour sortir du duvet,

 affronter les éléments déchainés, faire chauffer le café, ranger le bazar,

et enfin décoller dans le brouillard humide.

Je n’ai pas eu une seconde de répit,

2 ou 3 km plus bas, tout était calme et tranquille.

je pense que le dieu Vintur n’était pas trop content que je campe dans son jardin…

 

Quelques chiffres, pour raconter ce qu’est le mont Ventoux sur une année…

Et bien-sûr, cela dépend des années…

Plus de 120 jours de vent à plus de 100 km/h,

1° de température minimale en Juillet ,

284 jours de gelées,

204 jours de brouillard,

-26° en 1956,

+28,4° en 2017,

et 320 km/h de vent en 1967….

Et on est dans le Vaucluse…

***

 

 

Chemin faisant, sans trop savoir où j’avais envie d’aller,

j’ai pris la direction de Sisteron la « Porte de la Provence », au bord de la Durance,

mais aussi sur la route Napoléon, et sur le chemin Saint-Jacques-de-Compostelle.

Une énorme citadelle est posée sur un rocher, qui verrouille le défilé de la Durance

et de par sa masse imposante, domine toute la région.

C’est de là-haut que tu peux voir de superbes panoramas…

 

Le Rocher de la Baume.

A son pied, coule la Durance.

Un rocher insolite avec des barres verticales de calcaire dur,

qui alterne avec des barres plus tendres, attaquées par l’érosion.

Quelle idée d’avoir construit des maisons à cet endroit, ce quartier n’est pas rassurant

malgré les énormes grillages de protection…

En face, la guérite du diable.

Cela ne se voit pas sur l’image, mais elle est très impressionnante,

elle a été construite  au dessus du vide.

Sa construction n’aurait pu se faire qu’avec l’aide du diable,

en échange de l’âme du maçon…

en tous cas, c’est ce qu’il se raconte…

 

Un panorama depuis la citadelle de Sisteron,

Il me semble, mais je peux me tromper, que c’est le Pic de Bure qui se dessine à l’horizon,

reconnaissable avec son plateau sommital.

Avec ses 2709 m, il est un des trois plus hauts sommets de Dévoluy,

très prisée des alpinistes du monde entier….

***

 

« Le Chêne ananas »…

Un chêne pubescent, ou chêne blanc, classé remarquable grâce à la grosse tumeur

en forme de visage, qui s’est développé à la base du tronc.

Il s’agit d’une « loupe », ou d’un « broussin »,

provoqué par un obstacle à la circulation de la sève.

Très recherchées par les ébénistes pour le plaquage dans la marqueterie,

elles valent leur pesant d’or…

 

Le « Chêne de Pierre d’Arc »…

Un autre comparse remarquable, un Chêne pubescent lui aussi.

Appelé « rouro », en provençal, ces énormes chênes ayant survécus à la hache du bucheron,

étaient souvent considérés comme des « aglandiers ».

Ils produisaient des glands en abondance, et permettaient ainsi de nourrir les porcs facilement.

Ils fournissaient aussi beaucoup d’ombre pour les troupeaux…

Il est majestueux…

 

*****